 
          3294
        
        
          Proceedings of the 18
        
        
          th
        
        
          International Conference on Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Paris 2013
        
        
          - Une phase de radoucissement possible au-delà de la
        
        
          résistance maximale, plus ou moins marqué en fonction du
        
        
          couple densité du matériau – contrainte de confinement.
        
        
          - Un comportement ultime en grandes déformations
        
        
          représentant l’état critique.
        
        
          - Un comportement volumique contractant ou dilatant en
        
        
          fonction de la densité du matériau et de l’état de contrainte.
        
        
          - Un comportement volumique contractant significatif pour
        
        
          le matériau de faible densité, représentant des enrochements
        
        
          peu compactés ou non compactés, comme la plupart des
        
        
          CFRD construits au milieu du XX° siècle en France.
        
        
          - Un mécanisme isotrope produisant les déformations
        
        
          volumiques induites par la charge hydrostatique, qui
        
        
          pourrait simuler la rupture des enrochements dans les
        
        
          grands CFRD.
        
        
          3 HYPOTHÈSES DE MODÉLISATION
        
        
          Afin de mieux comprendre les mécanismes de dégradation
        
        
          observés sur les grands CFRD, la modélisation 3D avec le code
        
        
          FLAC 3D de la construction et de la mise en eau du barrage de
        
        
          Mohale (Afrique du Sud) est prise en exemple.
        
        
          3.1
        
        
          
            Géométrie de la vallée
          
        
        
          La prise en compte de l’impact de la forme de la vallée justifie
        
        
          le modèle 3D qui contient 29 874 mailles (Figure 1). Le
        
        
          maillage a été réalisé par le projet de recherche ECHO. Le
        
        
          modèle est séparé en 7 groupes distinguant les matériaux
        
        
          utilisés sur la partie amont ou aval: 3B (amont) ; 3C ; 3C1; 3C2
        
        
          (aval) ; masque ; fondation, dans l’ordre des phases de
        
        
          construction. Cette distinction permet à tout moment de changer
        
        
          les caractéristiques des matériaux ou les phases de construction.
        
        
          3.2
        
        
          
            Discontinuités cinématiques
          
        
        
          Les discontinuités du mouvement entre le remblai et sa
        
        
          fondation et le remblai et le masque sont prises en compte par
        
        
          des joints aptes à glisser ou s’ouvrir en vue de les reproduire.
        
        
          3.3
        
        
          
            Historique de construction
          
        
        
          L’histoire du barrage doit être ensuite soigneusement
        
        
          reproduite. La construction du barrage est réalisée en 69
        
        
          phases : la montée du remblai en 41 phases et le bétonnage du
        
        
          masque en 28 phases. La mise en eau est faite en 28 étapes
        
        
          Figure 1. Géométrie du modèle présentant les différents groupes
        
        
          3.4
        
        
          
            Choix de la loi de comportement
          
        
        
          Le comportement ductile des enrochements nécessite une loi de
        
        
          comportement adaptée. La loi L&K-Enroch est implantée dans
        
        
          le logiciel FLAC 3D.
        
        
          3.5
        
        
          
            Calage des paramètres
          
        
        
          Peu de résultats expérimentaux (triaxiaux ou œdométriques)
        
        
          sont disponibles sur le matériau du barrage de Mohale pour
        
        
          identifier les paramètres de modèle. Le calage est fait en
        
        
          plusieurs étapes. Tout d’abord, il s’appuie sur le matériau
        
        
          « basalte de San Francisco (granulométrie No.2) » dont les
        
        
          propriétés sont voisines et accessibles. Les deux matériaux sont
        
        
          similaires au niveau de la géologie, du poids volumique, de
        
        
          l’indice des vides et de la forme des grains. Mais la dimension
        
        
          du matériau 3C du barrage de Mohale (d
        
        
          50
        
        
          >25 mm) est plus
        
        
          grande que celle du Basalte San Francisco (d
        
        
          60
        
        
          =19,8 mm).
        
        
          Suite à un premier calcul, les déplacements apparaissent
        
        
          largement sous-estimés par rapport aux valeurs mesurées. Un
        
        
          ajustement sur les résultats d’auscultation est inévitable. Il
        
        
          concerne deux paramètres (Figure 2) : le module de Young (E)
        
        
          et la pression de consolidation initiale (P
        
        
          co
        
        
          ). Une fois que la
        
        
          pression moyenne dépasse la pression critique qui a un sens de
        
        
          pression de rupture plus que de pression de consolidation,
        
        
          l’indice des vides diminue rapidement et le module
        
        
          œdométrique se trouve fortement diminué.
        
        
          Figure 2. Module de déformation fonction de la contrainte verticale (à
        
        
          gauche : granulométrie serrée (3C) ; à droite : granulométrie étalée (3B),
        
        
          d’après Marulanda, 2009).
        
        
          La pression critique est la pression isotrope en deçà de
        
        
          laquelle, la dilatance est visible et au delà de laquelle, il y a une
        
        
          forte hausse de la compressibilité par rupture des blocs. Elle est
        
        
          fixée au point de changement brutal du module vertical. Les
        
        
          valeurs ajustées pour le matériau amont (3B) et le matériau aval
        
        
          (3C) sont présentées dans le Tableau 1.
        
        
          Tableau 1. Paramètres ajustés pour le modèle L&K-Enroch
        
        
          Matériau
        
        
          
            3B
          
        
        
          
            3C
          
        
        
          Module d’Young E (MPa)
        
        
          35,2
        
        
          22,5
        
        
          Pression critique P
        
        
          co
        
        
          (MPa)
        
        
          0,8
        
        
          0,2
        
        
          4 INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
        
        
          4.1
        
        
          
            Intérêt de la loi de comportement L&K-Enroch
          
        
        
          La comparaison avec le modèle de Mohr-Coulomb, calé avec la
        
        
          méthode de Barton et Kjaernsli (1981) et les mesures
        
        
          expérimentales pour le module de Young (Chen, 2012), montre
        
        
          que si ce dernier reproduit les tassements mesurés in-situ en
        
        
          phase de construction de manière satisfaisante, en ignorant
        
        
          l’impact de la pression hydrostatique sur le comportement de
        
        
          l’enrochement, il n’arrive pas à simuler correctement le
        
        
          comportement de l’ouvrage en phase de mise en eau. Il tend à
        
        
          sous-estimer l’influence de la Zone 3C en aval sur le
        
        
          comportement global du barrage et ne permet pas de simuler le
        
        
          déplacement en travers de la vallée. Le modèle L&K-Enroch
        
        
          intègre une surface de charge isotrope prenant en compte
        
        
          l’influence de la pression hydrostatique sur le comportement de
        
        
          l’enrochement. La surface de charge isotrope du modèle L&K-
        
        
          Enroch s’exprime avec le premier invariant de contrainte I
        
        
          1
        
        
          par :
        
        
          (1)
        
        
          
            c
          
        
        
          
            c
          
        
        
          
            i
          
        
        
          
            p I p f
          
        
        
          
        
        
          3
        
        
          ) ;(
        
        
          1
        
        
          
        
        
          où p
        
        
          c
        
        
          est définie par l’équation 2.
        
        
          (2)
        
        
          Dans laquelle, p
        
        
          c
        
        
          désigne la
        
        
          pression
        
        
          critique,
        
        
          
        
        
          v
        
        
          p
        
        
          ,
        
        
          la
        
        
          déformation volumique plastique, p
        
        
          co
        
        
          et β sont des paramètres
        
        
          du modèle. Ce mécanisme isotrope a un impact important sur
        
        
          
            p
          
        
        
          
            v
          
        
        
          
            ep p
          
        
        
          
            c
          
        
        
          
            c
          
        
        
          
        
        
          
        
        
          .
        
        
          0
        
        
          .