 
          1000
        
        
          Proceedings of the 18
        
        
          th
        
        
          International Conference on Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Paris 2013
        
        
          La figure 1 présente à gauche la source à rayons X, l’échantillon
        
        
          dans la cellule fixée sur le plateau tournant, et à droite l’imageur
        
        
          qui permet d’enregistrer les radiographies du montage pour
        
        
          chaque nouvelle incidence (
        
        
          
            e.g.
          
        
        
          vignette en bas à droite). Le
        
        
          dispositif de chargement est placé sous le plateau tournant, il
        
        
          applique un déplacement vers le haut de la tête inférieure alors
        
        
          que la tête supérieure est fixe.
        
        
          L’étude présentée porte sur deux sables (voir Fig. 2), l’un
        
        
          est le sable d’Hostun HN31, anguleux, quartzique, avec un D
        
        
          50
        
        
          de 338 µm, et l’autre le Caicos ooids (sable d’ooïdes), un sable
        
        
          naturel provenant de British West Indies, constitué de grains de
        
        
          calcite arrondis, avec un D
        
        
          50
        
        
          de 420 µm. Les échantillons sont
        
        
          déposés par pluviation dans un moule garni d’une membrane en
        
        
          latex fine, ce qui produit un état initial dense. Les échantillons
        
        
          sont testés en état sec, sous pression de cellule constante, avec
        
        
          une vitesse de raccourcissement axial de 21 µm/min. L’essai est
        
        
          interrompu à différentes étapes, pour permettre la réalisation
        
        
          d’une tomographie qui prend environ deux heure. La résolution
        
        
          des images 3D volumiques obtenues est de 15,6 µm/voxel
        
        
          (pixel en 3D, cubique).
        
        
          2.2
        
        
          
            Mesure de la cinématique à l’échelle des grains
          
        
        
          Pour étudier la déformation à l’échelle des grains, il faut réussir
        
        
          à identifier chaque grain dans les images 3D qui résultent de la
        
        
          tomographie. Il faut donc binariser les images, c’est-à-dire
        
        
          décider pour chaque voxel, en comparant son niveau de gris à
        
        
          un certain seuil, s’il fait partie des grains ou de l’espace poral. Il
        
        
          faut ensuite séparer l’espace identifié comme celui des grains,
        
        
          en grains individuels : c’est la segmentation, qui utilise un
        
        
          algorithme dit de « partage des eaux » (
        
        
          
            watershed
          
        
        
          ). Une fois
        
        
          séparés, on  identifie chaque grain dans l’image i par un label
        
        
          qui lui est propre. Enfin on procède au suivi de grain entre deux
        
        
          images 3D, en recherchant l’homologue de chaque grain de
        
        
          l’image i dans l’image i+1 dans un certain voisinage spatial.
        
        
          L’élu est le grain dont la « carte d’identité géométrique » est la
        
        
          plus proche. La caractéristique géométrique considérée est le
        
        
          volume. Ce processus est très rapide, car il repose non pas sur
        
        
          une corrélation mais sur une simple recherche dans une liste de
        
        
          grains. La méthode a été baptisée « ID-Track ». Le déplacement
        
        
          est défini comme le changement de position du centre de masse
        
        
          du grain d’une configuration à l’autre. L’erreur de mesure est
        
        
          estimée à moins de 1.5 µm dans les conditions considérées ici
        
        
          (voir Andò et al. 2012a).
        
        
          En ce qui concerne la rotation 3D des grains, dans une
        
        
          première approche nous l’avons mesurée en déterminant le
        
        
          changement d’orientation de directions caractéristiques du
        
        
          grain, en substance les valeurs propres majeure et mineure du
        
        
          tenseur de moment d’inertie du volume occupé par le grain.
        
        
          Cette approche permet des calculs très rapides, car elle repose
        
        
          sur la comparaison assez simple des orientations de deux
        
        
          vecteurs 3D. En revanche, l’expérience a montré que cette
        
        
          approche conduit à un taux excessif de mesures aberrantes,
        
        
          qu’on attribue soit à une définition trop fragile des vecteurs
        
        
          propres du tenseur (lorsque celui-ci est trop proche de
        
        
          l’isotropie, c’est-à-dire le grain trop sphérique, ou de l’isotropie
        
        
          transverse, grain à section circulaire), soit à des sauts de 180
        
        
          degrés, qu’on peut certes traiter mais non sans complications.
        
        
          Une nouvelle approche hybride a été définie (Andò
        
        
          
            et al
          
        
        
          .
        
        
          2012b), sur une base de corrélation d’image numérique à
        
        
          l’échelle du grain, associée à une poursuite de grain suivant la
        
        
          méthode précédemment mentionnée. La méthode de corrélation
        
        
          à l’échelle du grain, dans le même esprit que Hall et al. 2010,
        
        
          exploite au mieux la richesse de l’information concernant le
        
        
          grain (il contient typiquement plusieurs milliers de voxels)
        
        
          plutôt que de la résumer à trois vecteurs d’orientation. En
        
        
          revanche, elle est plus coûteuse en temps de calcul. L’approche
        
        
          hybride coupe court à la recherche coûteuse des grains
        
        
          homologues par corrélation d’image, en utilisant la méthode ID-
        
        
          Track pour établir les correspondances entre grains. Pour la
        
        
          méthode de corrélation d’image particulaire, un grain définit
        
        
          dans chacune des deux images une zone d’intérêt. On va
        
        
          appliquer une transformation, de type translation et rotation, à la
        
        
          zone d’intérêt de l’image de référence, pour que cette zone
        
        
          d’intérêt vienne s’identifier au mieux à son homologue dans la
        
        
          seconde image. La transformation géométrique est basée sur
        
        
          une interpolation trilinéaire, et la recherche de la meilleure
        
        
          Figure 1. Installation d’essai triaxial sur sable “in situ” c’est à dire sous
        
        
          faisceau dans le tomographe à Rayons X du laboratoire 3SR.
        
        
          Figure 2. Deux coupes 2D dans les volumes 3D tomographiques des
        
        
          échantillons de sable Hostun HN31 et Caicos Ooids
        
        
          Figure 3. Résultats de ID-Track pour cinq incréments de compression
        
        
          triaxiale sur sable d’Hostun et sur Caicos Ooids. Ligne supérieure :
        
        
          déplacement ; ligne inférieure : rotation. Les incréments 1-2, 2-3,…
        
        
          réfèrent aux états indiqués 1, 2, 3,… sur les courbes contrainte-
        
        
          déformation présentées en vignette.