 
          1148
        
        
          Proceedings of the 18
        
        
          th
        
        
          International Conference on Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Paris 2013
        
        
          dans la structure tridimensionnelle de la maison. Ce choix
        
        
          donne plus de précision sur la distribution des contraintes dans
        
        
          la maçonnerie, mais nécessite un grand nombre d’éléments. Les
        
        
          joints, qui ont une épaisseur faible par rapport aux parpaings,
        
        
          sont souvent assimilés à des interfaces dont la caractérisation
        
        
          mécanique se réduit à la description du frottement entre deux
        
        
          parpaings, en utilisant la loi de frottement de Coulomb (Subash
        
        
          et al 1996). Sinon, ils sont considérés comme des volumes
        
        
          déformables (c’est le cas dans notre étude). Lorsque cette
        
        
          approche est adoptée, il est nécessaire  de déterminer
        
        
          expérimentalement les caractéristiques mécaniques des
        
        
          constituants, pour les prendre en compte dans le modèle de
        
        
          calcul. Abdou et al. (2008) sont partis d’essais de cisaillement
        
        
          effectués sur des assemblages briques/mortier pour développer
        
        
          un modèle d’interface pour les joints. Ils ont aussi développé un
        
        
          modèle élastoplastique avec endommagement pour décrire le
        
        
          comportement des briques. Ces modèles sont implantés dans le
        
        
          code de calcul en éléments finis CAST3M. Pour distinguer la
        
        
          rupture en traction de la rupture en compression, ils ont
        
        
          développé un critère à plusieurs surfaces : la traction est prise en
        
        
          compte en considérant deux critères de Rankine, tandis qu’un
        
        
          critère de Hill est utilisé en compression. Les caractéristiques
        
        
          mécaniques nécessaires dans le cas des briques sont le module
        
        
          d’Young, le coefficient de Poisson, les résistances en traction et
        
        
          compression et l’énergie de fissuration. Pour les joints soumis à
        
        
          une traction, on utilise les rigidités normales et tangente,
        
        
          l’énergie de fissuration et la résistance à la traction. Pour les
        
        
          joints soumis à un cisaillement, on utilise la cohésion, l’angle de
        
        
          frottement et l’énergie de cohésion. Fouchal et al. (2007) ont
        
        
          utilisé un modèle d’adhésion pour modéliser l’interface entre les
        
        
          briques et les mortiers, qui permet de coupler les conditions de
        
        
          contact unilatéral, de frottement et d’adhérence entre deux
        
        
          solides déformables. Ce modèle est implanté dans le code de
        
        
          calcul LMGC90. Les caractéristiques mécaniques d’interface
        
        
          sont représentées par les raideurs normales et tangente, l’énergie
        
        
          de cohésion, le coefficient de frottement et la viscosité. Nous
        
        
          avons choisi de considérer les parpaings et les joints comme des
        
        
          matériaux à comportement non linéaire (élastique linéaire –
        
        
          plastique). Leurs caractéristiques mécaniques sont le module
        
        
          d’Young, le coefficient de Poisson et les résistances en
        
        
          compression et en traction. Nous avons utilisé pour le calcul le
        
        
          module MCNL du code de calcul en éléments finis CESAR-
        
        
          LCPC, qui résout les problèmes de comportement mécanique
        
        
          non linéaire. Pour cette modélisation, nous avons considéré les
        
        
          conditions réelles des essais réalisés sur la maison
        
        
          expérimentale : même géométrie, mêmes conditions aux limites
        
        
          et chargement identique à l’expérience. Pour ce qui concerne les
        
        
          caractéristiques mécaniques des matériaux, faute de disposer de
        
        
          mesures sur les matériaux de la maison, nous avons utilisé des
        
        
          caractéristiques de matériaux qui ressemblent (parpaings et
        
        
          joints), trouvées dans la littérature (Hendry 2001, Gabor 2002
        
        
          Lemaître 1988).
        
        
          3     CONCEPTION DU DISPOSITIF EXPÉRIMENTAL
        
        
          La maison expérimentale a été conçue pour permettre la
        
        
          répétition des essais et la comparaison des comportements de la
        
        
          structure avec et sans plancher. Un plan rectangulaire de
        
        
          10,65m x 8,65m de dimensions extérieures (Figure 1), divisé en
        
        
          quatre secteurs supposés indépendants les uns des autres (Figure
        
        
          2), a été adopté. Les murs extérieurs comportent des baies
        
        
          (portes-fenêtres) et des fenêtres. Seul le gros œuvre de la
        
        
          maison a été exécuté. Les charges correspondant à la toiture ont
        
        
          été remplacées par des massifs de béton répartis sur les murs
        
        
          pignons et de façade. La maison est divisée en quatre secteurs,
        
        
          qui permettent de tester deux fois chaque modalité structurelle.
        
        
          La maison repose par l’intermédiaire de sa semelle sur une série
        
        
          de supports mécaniques amovibles, fixés sur un support rigide
        
        
          en béton armé scellé en place. L’ensemble repose sur une
        
        
          plateforme en grave non traitée peu déformable. Pour la
        
        
          réalisation des essais dans un secteur de la maison, on vient
        
        
          remplacer les appuis mécaniques de ce secteur par des vérins
        
        
          hydrauliques et produire les tassements ou soulèvements de la
        
        
          semelle de la maison à l’aide de ces vérins hydrauliques.
        
        
          Figure 1. Vue d’ensemble de la maison expérimentale (MISS)
        
        
          Figure 2. Secteurs d’essai.
        
        
          
            3.1       Détails de la construction
          
        
        
          La construction comporte un support général lié au terrain, des
        
        
          appuis métalliques portant la semelle de fondation des murs et
        
        
          la maison proprement dite. La fondation du dispositif
        
        
          expérimental est constituée d’une semelle rigide en béton armé
        
        
          coffré et scellé en place sur une plateforme peu déformable
        
        
          comportant une couche de 1 m d’épaisseur en grave B4 0/40
        
        
          mm surmontée d’une couche de 20 cm de grave non traitée bien
        
        
          graduée D2 0/31,5 mm. Les appuis mécaniques servant de
        
        
          support à la construction ont été conçus et fabriqués
        
        
          spécialement pour cette opération. Pour placer un appui tous les
        
        
          50 cm, 85 appuis mécaniques sont nécessaires. La capacité
        
        
          nominale de chaque appui est de 80 kN. Des vérins
        
        
          hydrauliques sont installés à la place des appuis mécaniques
        
        
          quand on veut imposer des déformations à la semelle de
        
        
          fondation de la maison. Les fondations sont des semelles plates
        
        
          de section 45 cm x 20 cm. L’armature utilisée est 3 HA8, le
        
        
          béton est dosé à 350 kg de CPJ 32.5 par mètre cube de béton,
        
        
          avec un enrobage de 4 cm. Une semelle isolée de 3 m de
        
        
          longueur est disposée au centre pour supporter le mur de refend
        
        
          de la maison expérimentale. Les murs de soubassement sont
        
        
          composés de 3 rangs de blocs de béton creux. Ils sont situés
        
        
          sous les murs périphériques et de refend. Les parpaings utilisés
        
        
          pour cette partie possèdent une résistance à la compression plus
        
        
          importante que les parpaings des murs. Des chaînages verticaux
        
        
          ont été réalisés aux angles de la maison et au milieu de chaque
        
        
          façade. Les chaînages horizontaux sont réalisés en
        
        
          couronnement des murs et au niveau de chaque plancher
        
        
          .
        
        
          Seule
        
        
          la moitié de la surface du plancher a été réalisée. Ce plancher
        
        
          est constitué de poutrelles et hourdis béton avec dalle de
        
        
          compression armée. L’autre moitié de la maison (sans dalle)
        
        
          simule le cas du dallage sur terre-plein. Les murs ont été réalisés
        
        
          en blocs de béton creux. La hauteur sous plafond de la
        
        
          construction est de l’ordre de 2,60 m. Il est prévu un mur de
        
        
          refend, à la fois pour supporter le plancher haut, et pour le
        
        
          contreventement de la structure. L’épaisseur des murs
        
        
          périphériques est de 20 cm et celle du mur de refend de 15 cm.
        
        
          Les murs ne comportent pas de revêtement ou d’enduit de
        
        
          façade. Il est à noter que les joints de mortier entre parpaings
        
        
          ont été réalisés. Des baies (2 x 2,15 m) et fenêtres (1,2 x 1,35 m)
        
        
          sont réalisées et disposées de façon identique sur les quatre
        
        
          secteurs de la construction. Il n’y a pas de menuiserie associée à
        
        
          ces ouvertures. Les linteaux placés au dessus des ouvertures ont