Prix Jean Kerisel

Le Comité Français de Mécanique des Sols et de Géotechnique (CFMS) décerne tous les deux ans le Prix Jean Kerisel.

Ce prix récompense de jeunes professionnels ou chercheurs ayant contribué, de manière significative, à l’amélioration des analyses, des méthodes et des techniques utilisées en Mécanique des Sols et en Géotechnique.

L’âge limite pour être candidat est fixé à 35 ans au premier janvier de l’année en cours.

Le prix d’un montant de 2 000 € est décerné par le jury du CFMS après audition des candidats sélectionnés sur dossier.

La prochaine édition du prix Kerisel aura lieu en 2024.

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HISTORIQUE DES LAURÉATS DU PRIX JEAN KERISEL

2022

  • Le Prix Kerisel 2022 a été décerné à Marc Peruzzetto, pour ces travaux sur la Modélisation des écoulements gravitaires secs et hydro-gravitaires pour l’évaluation des aléas associés.
    Il a reçu son Prix et présenté ses travaux lors des JNGG 2022.

    Marc PERUZZETTOMarc PERUZZETTO, BRGM

    Ce travail explore la possibilité d’utiliser des modèles d'écoulement en couche mince de manière empirique pour améliorer la quantification de la propagation des écoulements gravitaires. Le modèle numérique d’écoulement en couche mince SHALTOP a été utilisé avec une rhéologie empirique n’impliquant qu’un ou deux paramètres pour faciliter son utilisation opérationnelle.

    Trois axes de recherche sont présentés. On montre d’abord l’importance, même pour des rhéologies simples, d'une description fine de la courbure de la topographie dans les modèles d’écoulement en couche mince. Cette courbure peut en effet avoir une influence significative sur la dynamique d’écoulements rapides, en particulier pour la modélisation de débordements. Nous expliquons l’origine et la signification physique des différents termes de courbures qui apparaissent dans les équations, et illustrons leur influence sur des topographies synthétiques pour des écoulements chenalisés, et sur des topographies réelles pour la simulation de coulées et d’avalanches de débris.

    Dans un deuxième temps, nous évaluons les capacités de SHALTOP à quantifier la propagation d’écoulements gravitaires sur des cas d’étude spécifiques. Nous montrons que, même avec une rhéologie simple et semi-empirique, nous pouvons reproduire les caractéristiques principales des écoulements déduites de données de terrain. Nous considérons d’abord des avalanches de débris à la Soufrière de Guadeloupe, puis l’enchaînement plus complexe d’avalanches de blocs et de coulées de débris dans la Rivière du Prêcheur, en Martinique. Dans les deux cas, c’est l’utilisation de données variées (topographiques, géophysiques, géologiques, géomorphologiques, sismiques, …) qui permet de définir des scénarios de simulations réalistes, calibrer le modèle, et étudier de potentiels futurs événements.

    Enfin, nous proposons une méthodologie pour estimer, à l’aide de simulations numériques, la distance de parcours d’écoulements gravitaires en fonction des volumes déstabilisés. La loi puissance obtenue est spécifique au site d’étude considéré. À travers trois cas d’étude, nous montrons que la loi obtenue permet de réduire l’incertitude par rapport à des estimations purement empiriques, et de mieux modéliser la dépendance entre le volume et la distance de parcours.

    À court terme, cette thèse contribue à adapter et tester SHALTOP pour permettre son utilisation opérationnelle sur des sites où des déstabilisations sont possibles. À plus long terme, en remplaçant des approches purement empiriques par des méthodes à base physique, nos travaux s'inscrivent dans la volonté d'améliorer les cartes d'aléas pour la propagation des glissements de terrain, ainsi que les outils numériques utilisés pour la gestion de crise.

2020

  • Le jury a décerné le Prix Kerisel 2020 à Alice Di Donna, pour ses travaux sur les aspects géotechniques et énergétiques des géostructures thermoactives (application à un cas d’étude de paroi énergétique). Alice Di Donna présentera ses travaux lors des JNGG 2020 (2 et 3 novembre 2020 à Lyon ) et le Prix lui sera remis officiellement à cette occasion. Son sujet fera également l’objet d’un article dans un des prochains numéros de la Revue Française de Géotechnique. Toutes nos félicitations à la lauréate !

    Aspects géotechniques et énergétiques des geostructures thermoactives : application à un cas d’étude de paroi énergétique

    Alice Di DonnaAlice Di Donna
    Univ. Grenoble Alpes, CNRS, Grenoble INP*, 3SR, 38000 Grenoble, France
    *Institute of Engineering Univ. Grenoble Alpes

    La technologie des géostructures énergétiques consiste à adapter les structures géotechniques, comme les pieux de fondation, les parois moulées ou les tunnels, afin de les transformer en échangeurs de chaleur avec le sol. De fait, ce sont des systèmes géothermiques à basse enthalpie, avec le gros avantage de réduire les coûts initiaux d’installation grâce à l’utilisation des structures géotechniques qui seraient réalisées dans tous les cas.

    Les échanges de chaleur entre la géostructure et le sol induisent des variations de température cycliques sur les deux, et l’efficacité du système doit répondre à la fois à des critères énergétiques (bonne production de chaleur ou de froid) et géotechniques-structurels (analyse des contraintes et déformations thermiques du sol et de la structure en béton), qui dépendent fortement des conditions locales du site accueillant la construction. Il s’agit donc d’un système complexe avec un comportement dépendant de différents phénomènes thermiques, hydrauliques et mécaniques, éventuellement couplés, à la fois dans le sol et dans la structure.

    Dans un premier temps, une vue globale des différents aspects qui jouent un rôle important dans le comportement géotechnique et énergétique des geostructures thermoactives est présentée, depuis l’échelle de l’élément de sol jusqu’à celle de l’ouvrage. Ensuite, un cas récent d’application de la technologie aux parois moulées de la gare Jules Ferry de Rennes, en France, est décrit et analysé. D’abord, les premières mesures des Tests de Réponse Thermique Opérationnels (T.R.T.O.) réalisés sur le site d’étude sont discutées. Ensuite, l’analyse porte sur les résultats de la modélisation thermo-hydraulique (TH) par éléments finis du cas d’étude (Figure 1), la comparaison avec les mesures in-situ et l’analyse des champs de température au voisinage de l’ouvrage. Le modèle numérique permet de reproduire correctement les données expérimentales et d’envisager des scenarios d’exploitations optimisés. Les résultats montrent une bonne efficacité énergétique de la technologie qui se confirme très prometteuse.

2018

  • Matthieu Blanc : Apports de la modélisation physique en centrifugeuse dans l’étude des pieux sous chargement latéral

2016  : 2 lauréats (les prix seront remis lors des JNGG 2016 à Nancy)

  • Guillaume Champagne de Labriolle : Amélioration des méthodes analytiques basées sur des concepts simples pour le dimensionnement des tunnels en sol meuble
  • Jean-Pierre Janin : Apports de la simulation numérique tridimensionnelle dans les études de tunnels

2014 :

  • Emmanuel Javelaud : Contribution à l'amélioration pratique de la prise en compte du risque sismique pour les ouvrages géotechniques

2012 : 2 lauréats :

  • Aurélie Papon : Modélisation numérique du comportement des sols sous très grands nombres de cycles - Modélisation numérique des instabilités dans les matériaux granulaires
  • Fabrice Rojat : Calcul de tunnels en sols indurés et roches tendres : détermination des courbes caractéristiques du terrain en situation non drainée avec critère de Hoek-Brown généralisé

2010 :

  • Hassan Ali : L'essai de chargement de pointe, un nouvel essai de reconnaissance des sols in situ: simple, fiable et économique

2008 :

  • Nawel Chenaf (IFSTTAR) : Modélisation physique et numérique des interactions sismiques sol-pieu : simulateur de séisme de l'IFSTTAR