 
          1448
        
        
          Proceedings of the 18
        
        
          th
        
        
          International Conference on Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Paris 2013
        
        
          pour le génie parasismique. Ces ondes peuvent avoir une origine
        
        
          naturelle, générée par des tremblements de terre de toute
        
        
          magnitude ou bien une origine anthropique comme les activités
        
        
          humaines générant des vibrations en surface. Ainsi, il est
        
        
          possible d’imaginer des dispositifs comparables en géométrie à
        
        
          ceux décrits ci-dessus mais à une échelle hectométrique.
        
        
          3 LES DISPOSITIFS ISOLANTS
        
        
          Dans le domaine du bâtiment et du génie civil, les vibrations
        
        
          autres que celles occasionnées par un tremblement de terre, et
        
        
          contre lesquelles le constructeur cherche à se prémunir sont, par
        
        
          exemple : les vibrations liées aux charges ferroviaires et
        
        
          routières, les machines vibrantes sur dallage industriel, les
        
        
          techniques de battage (pieux, palplanches, etc.), les méthodes de
        
        
          compactage (rouleau vibrant, compactage dynamique, etc.), les
        
        
          tirs de mine, etc.
        
        
          Ces vibrations peuvent avoir un effet sur la structure même
        
        
          de l’ouvrage ou sur les sols supports de fondation, par
        
        
          réarrangement granulaire des particules du sol suivi d’un
        
        
          tassement. Des ouvrages dans le sol sont décrits par Semblat et
        
        
          al. 2009 tels que des tranchées parallélépipédiques ou en forme
        
        
          de demi-cylindre ainsi que des barrières d’éléments verticaux
        
        
          disjoints dans une ou deux directions, cylindriques (pieux) ou
        
        
          de sections rectangulaires (barrettes) ont été étudiés par des
        
        
          approches numériques 2D ou 3D (méthode des éléments
        
        
          spectraux, éléments frontières) ou avec de rares mesures in situ
        
        
          (Woods  1968).
        
        
          L’objectif de ces ouvrages n’est pas de s’opposer à des ondes
        
        
          de surface mais d’essayer d’en limiter l’amplitude en modifiant
        
        
          les propriétés du milieu de propagation. Plusieurs auteurs ont
        
        
          étudié les possibilité de réaliser des tranchées anti-vibratiles de
        
        
          quelques mètres de profondeur, vides si le terrain se tient ou
        
        
          remplies de matériaux comme l’argile. Citons par exemple les
        
        
          travaux expérimentaux de Woods en 1968, de Richart et al. en
        
        
          1970.
        
        
          Semblat et al. citent les études numériques 2D réalisées par
        
        
          Segol et al.(1978), les études 3D de Banerjee et al. (1988) avec
        
        
          la méthode aux éléments frontières. Citons également
        
        
          Komatitsch et al. (1999) avec la méthode aux éléments
        
        
          spectraux.
        
        
          Pour les inclusions verticales dans le sol, Semblat et al.
        
        
          (2009) cite les travaux de Aviles et Sanchez-Sesma (1983), de
        
        
          Liao et Sangrey (1978). Semblat et Pecker (2009) ont examiné
        
        
          une barrière constituée d’une seule rangée de huit trous
        
        
          cylindriques avec la méthode numérique aux éléments
        
        
          frontières.
        
        
          En raison de la géométrie de ces ouvrages (diamètre et
        
        
          espacement des trous) et des longueurs d’onde attendues des
        
        
          ondes de surface, une réduction d’amplitude est envisageable
        
        
          pour des fréquences de quelques dizaines de Hertz. Ces
        
        
          ouvrages sont conçus pour des vibrations d’origine
        
        
          anthropiques, identifiées et prévisibles car leur efficacité dépend
        
        
          de leur dimension (profondeur, longueur), de la géométrie du
        
        
          site (position de la source et du récepteur), de la fréquence de la
        
        
          source et de la constitution de l’écran lui-même. Correctement
        
        
          dimensionnés, ces ouvrages peuvent permettre d’appliquer un
        
        
          coefficient réducteur de l’ordre de 0.2 à 0.7 sur l’amplitude de
        
        
          la vibration, au droit de la zone à préserver.
        
        
          L’objectif des travaux préliminaires présentés dans cet
        
        
          article s’inscrivent quant à eux dans un objectif de lentille
        
        
          répondant à de plus larges contenus fréquentiels et dans la mise
        
        
          en évidence de phénomènes décrits par l’optique, tels que la
        
        
          réflexion, l’endoscopie, la diffraction, etc.
        
        
          4 LES SOURCES SISMIQUES
        
        
          Nous distinguons les signaux sismiques d’origine anthropiques
        
        
          comme ceux générés lors des travaux d’amélioration de sol par
        
        
          compactage dynamique ou vibrocompactage (figures 1a et 1b)
        
        
          et les signaux d’origine tellurique du type séisme par jeu de
        
        
          faille. Le compactage dynamique consiste à faire chuter en
        
        
          surface une masse de 10 à 35 t depuis une hauteur de 10 à 30 m
        
        
          tandis que le vibrocompactage repose sur la vibration d’une
        
        
          sonde dans le sol jusqu’à la profondeur souhaitée, celle-ci
        
        
          pouvant atteindre 50 à 70 m (Brûlé et al. 2012a).
        
        
          a
        
        
          b
        
        
          Figure 1. Principe du compactage dynamique (a) et du vibrocompactage
        
        
          (b).
        
        
          Les caractéristiques de ces sources sont rappelées dans le
        
        
          tableau 1. Le signal sismique d’origine tellurique présente des
        
        
          caractéristiques très variables en amplitude, en contenu
        
        
          fréquentiel ainsi qu’en durée. Avec les accéléromètres installés
        
        
          à la surface du sol terrestre, la durée des signaux est de quelques
        
        
          secondes à quelques minutes, les fréquences sont comprises
        
        
          entre quelques hertz à dizaine de hertz et les accélérations
        
        
          représentent, sur la surface libre terrestre, quelques dixièmes de
        
        
          g jusqu’à 1 à 2 g (voir tableau 1).
        
        
          Tableau 1. Caractéristiques des signaux sismiques (Semblat et al, 2009 ;
        
        
          Brûlé et al, 2012b).
        
        
          
            Séisme
          
        
        
          
            Sources anthropiques
          
        
        
          Compactage
        
        
          dynamique
        
        
          Vibrocompactage
        
        
          Caractéristiques du
        
        
          signal
        
        
          Fréquence
        
        
          Hz
        
        
          0.1 à 50
        
        
          Quelques
        
        
          Hertz
        
        
          20 à 60
        
        
          Accélération
        
        
          m.s
        
        
          -2
        
        
          0.1 à 20
        
        
          Vitesses
        
        
          particulaires
        
        
          mm.s
        
        
          -1
        
        
          Quelques
        
        
          dizaines de
        
        
          mm.s
        
        
          -1
        
        
          Quelques
        
        
          dizaines de
        
        
          mm.s
        
        
          -1
        
        
          Longueur d’onde
        
        
          m
        
        
          Quelques
        
        
          dizaines à
        
        
          centaines
        
        
          de mètres
        
        
          Quelques
        
        
          mètres à
        
        
          dizaines de
        
        
          mètres
        
        
          Quelques mètres
        
        
          à dizaines de
        
        
          mètres
        
        
          5 DOMAINE DE VALIDITÉ
        
        
          Dans le domaine du génie parasismique, les périodes
        
        
          significatives s’étendent de 0.02 à 10 s, soit des fréquences
        
        
          comprises entre 0.1 et 50 Hz (Betbeder-Matiber 2003). Les
        
        
          longueurs d’onde correspondantes sont de quelques centaines de
        
        
          mètre dans la terre profonde avec des vitesses de propagations
        
        
          de quelques milliers de mètres par seconde. En revanche, dans
        
        
          les sols superficiels d’épaisseur comprise entre quelques
        
        
          dizaines et quelques centaines de mètres, les vitesses des ondes
        
        
          de cisaillement sont inférieures à 800 m.s
        
        
          -1
        
        
          , ce qui peut
        
        
          correspondre à des longueurs d’ondes de quelques dizaines de
        
        
          mètres pour les sols les plus faibles. Pour ces longueurs d’onde,
        
        
          des phénomènes de résonance avec un bâtiment sont possibles.
        
        
          Les dispositifs à base de métamatériaux de sols peuvent
        
        
          prétendre intéragir avec des ondes à composantes horizontales
        
        
          de type ondes de cisaillement et ondes de surface comme les