171
        
        
          Special Lecture /
        
        
          
            Conférences spéciales
          
        
        
          
            Proceedings of the 18
          
        
        
          
            th
          
        
        
          
            International Conference on Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Paris 2013
          
        
        
          
            5.6.4.  Réseaux de micropieux
          
        
        
          En dépit du fait que les études et essais, réalisés par FOREVER
        
        
          ne soient pas suffisamment exhaustifs, on peut néanmoins
        
        
          donner les conclusions suivantes :
        
        
          - Un réseau, quel que soit son nombre de micropieux, a un
        
        
          meilleur comportement que le groupe équivalent.
        
        
          - En ce qui concerne le comportement sous charge verticale,
        
        
          les résultats expérimentaux sont pour le moins contradictoires.
        
        
          - Pour obtenir un effet de réseau positif, les recommandations
        
        
          faites pour les groupes doivent bien sûr être suivies,
        
        
          particulièrement en ce qui concerne le nombre et la longueur des
        
        
          micropieux ainsi que le confinement du sol.
        
        
          - Dans les sols granulaires lâches à moyennement denses, qui
        
        
          sont les plus avantageux à renforcer par micropieux, il est
        
        
          possible d’obtenir un effet de réseau positif en comparaison avec
        
        
          le groupe équivalent si on assure un confinement adéquat du sol
        
        
          et, également, si les micropieux sont concentrés autant que
        
        
          possible directement sous la charge appliquée. Cela implique que
        
        
          les micropieux ne « sortent » pas de la surface de la fondation,
        
        
          mais au contraire se dirigent vers l’intérieur (
        
        
          
        
        
          < 0), pour assurer
        
        
          un « clouage » maximum du sol. Cela est assez similaire au
        
        
          concept proposé par Lizzi : une fondation de sol renforcé se
        
        
          comportant comme un monolithe.
        
        
          - Pour les sols granulaires denses qui sont difficiles à
        
        
          compacter, il n’est pas possible d’obtenir un effet de réseau
        
        
          positif.
        
        
          - Il n’est pas possible à l’heure actuelle de dimensionner un
        
        
          réseau de micropieux, sauf s’il s’agit d’un réseau simple
        
        
          (chevalet). Cependant des méthodes se développent actuellement
        
        
          utilisant les fonctions de transfert ou les techniques
        
        
          d’homogénéisation.
        
        
          - D’un point de vue pratique, l’idée qui prévalait à la fin de
        
        
          FOREVER était qu’il était plus avantageux de ne chercher un
        
        
          effet de réseau que dans le cas des micropieux forés et injectés
        
        
          par gravité. Pour les micropieux injectés sous forte pression du
        
        
          type IRS (injection répétitive et sélective), il est raisonnable de
        
        
          penser qu’ils travailleront plus isolément en groupe ou en en
        
        
          réseau simple.
        
        
          
            5.6.5.  Comportement sismique des micropieux.
          
        
        
          L’analyse des dommages causés par des séismes, comme ceux
        
        
          de Loma Prieta et de Kobé, a montré que les fondations qui
        
        
          utilisaient des pieux en acier de petit diamètre ont mieux résisté
        
        
          aux sollicitations sismiques que les pieux en béton de large
        
        
          diamètre. Cette observation plaide en faveur de l’utilisation de
        
        
          micropieux pour les fondations en zone sismique car ils
        
        
          présentent à la fois flexiblité, ductilité et résistance à la traction.
        
        
          Les micropieux s’avèrent particulièrement intéressants pour
        
        
          réparer des structures qui ont subi des dommages lors de
        
        
          tremblements de terre. Cette technique offre en effet aux
        
        
          ingénieurs beaucoup de possibilités dans le dimensionnement
        
        
          (nombre, inclinaison et arrangement des micropieux) ainsi
        
        
          qu’une facilité de mise en place qui rend son utilisation
        
        
          compétitive, en particulier dans les zones d’accès difficile.
        
        
          L’utilisation des micropieux comme technique de
        
        
          renforcement (groupes et réseaux) présente beaucoup
        
        
          d’avantages supplémentaires car elle permet de créer un
        
        
          composite sol/structure doté de propriétés mécaniques
        
        
          particulières concernant la rigidité, la résistance et avant tout la
        
        
          stabilité durant les tremblements de terre, en particulier dans les
        
        
          sites présentant un risque de liquéfaction du sol.
        
        
          La recherche faite par FOREVER sur ce sujet a inclu des
        
        
          essais en centrifugeuse, des modélisations tridimensionnelles aux
        
        
          éléments finis et également de simples modèles avec ressorts et
        
        
          dashpots (voir Shahrour et Juran, 2004). Elle a permis une
        
        
          meilleure compréhension du comportement des micropieux sous
        
        
          sollicitaion sismique. Les principaux résultats obtenus sont les
        
        
          suivants :
        
        
          a) Les efforts transmis aux micropieux résultent d’une
        
        
          interaction cinématique et d’une interaction inertielle.
        
        
          L’interaction cinématique est modérée pour des micropieux
        
        
          verticaux utilisés comme éléments de fondation. La grande
        
        
          flexibilité des micropieux permet le calcul des efforts dus à
        
        
          l’effet cinématique en supposant que les micropieux suivent le
        
        
          déplacement du sol en champ libre.
        
        
          b) Les forces d’inertie, résultant de l’accélération de la
        
        
          structure, transmettent au groupe de micropieux une force
        
        
          latérale et un moment de renversement. Les efforts latéraux et les
        
        
          moments de renversement provoquent des forces de compression
        
        
          et de traction dans les micropieux. Il est donc nécessaire de
        
        
          dimensionner les micropieux pour qu’ils résistent à ces forces et
        
        
          de prendre les mesures nécessaires pour que la fixation entre le
        
        
          micropieu et la semelle résiste aux forces de traction. Il faut
        
        
          noter que ce phénomène plaide en faveur de l’utilisation des
        
        
          micropieux dans les zones sismiques.
        
        
          c) Les systèmes de micropieux présentent un effet de groupe
        
        
          positif qui peut être attribué à un effet de structure résultant de la
        
        
          fixation des micropieux dans la semelle. Cet effet résulte de la
        
        
          réduction du moment de flexion dans les micropieux et des
        
        
          déplacements en tête lorsque l’espacement entre micropieux
        
        
          décroit. En l’absence de quantification, cet effet peut être négligé
        
        
          car il est conservatif.
        
        
          d) L’absence de dommages observée dans plusieurs
        
        
          tremblements de terre montre un comportement favorable des
        
        
          pieux inclinés et flexibles. Les études effectuées par FOREVER
        
        
          montrent que l’inclinaison des micropieux conduit à une
        
        
          augmentation de la raideur de la fondation par rapport au
        
        
          chargement sismique et à une augmentation des forces axiales
        
        
          dans les micropieux.
        
        
          e) L’utilisation de micropieux dans les sols liquéfiables
        
        
          présente un grand intérêt. En effet les résultats obtenus en
        
        
          centrifugeuse montrent que les micropieux confinent le système
        
        
          sol/micropieux, ce qui a pour effet de réduire le mouvement du
        
        
          sol, de retarder le développement de la pression interstitielle et
        
        
          ainsi de réduire le risque de liquéfaction.
        
        
          f) La comparaison des résultats des essais en centrifugeuse
        
        
          avec ceux de la modélisation par éléments finis et avec ceux des
        
        
          méthodes de calcul simplifiées basées sur le modèle de Winkler
        
        
          montre que ces dernières peuvent être utilisées pour le
        
        
          dimensionnement sismique des micropieux en fondation.
        
        
          g) Le dimensionnement des micropieux en zone sismique doit
        
        
          prendre en compte tous les autres paramètres du projet,
        
        
          notamment les fréquences (chargement, structures, couches de
        
        
          sol, etc.).
        
        
          6 LE PROJET NATIONAL VIBROFONÇAGE
        
        
          6.1
        
        
          
            Introduction
          
        
        
          Le Projet National Vibrofonçage a été piloté par l’IREX à la
        
        
          suite d'une étude exploratoire (mars 1998), puis d'une étude de
        
        
          faisabilité (janvier 1999). Les conclusions du PN ont été
        
        
          présentées en septembre 2006. La journée de restitution était
        
        
          associée au symposium international TRANSVIB 2006..
        
        
          Le budget global de ce projet était de 1 152 000 euros H.T.,
        
        
          dont une subvention de la Direction de la Recherche du
        
        
          Ministère des Sciences et des Techniques de 246.000 euros H.T.,
        
        
          le solde en apports en nature et cotisations des partenaires. La
        
        
          plus grande part de ce budget a été consacrée aux
        
        
          expérimentations et mesures sur sites.
        
        
          Faisant suite au Projet National TUBA, consacré au fonçage
        
        
          de pieux par battage, ce P.N. s’est intéressé à la technique plus
        
        
          récente de fonçage d’éléments métalliques linéaires (tubes,
        
        
          palplanches) dans le sol par vibrage (Figure 10).