166
        
        
          Proceedings of the 18
        
        
          th
        
        
          International Conference on Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Paris 2013
        
        
          
            Proceedings of the 18
          
        
        
          
            th
          
        
        
          
            International Conference on Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Paris 2013
          
        
        
          l’Équipement, le solde étant apporté par les partenaires sous la
        
        
          forme de cotisations et d’apports en nature.
        
        
          4.2
        
        
          
            Les expérimentations en vraie grandeur
          
        
        
          
            de CLOUTERRE I.
          
        
        
          Sur le site expérimental du CEBTP à Saintt-Rémy-lès-
        
        
          Chevreuse, il a été possible de réaliser trois expérimentations en
        
        
          vraie grandeur de murs en sol cloué, construits dans des massifs
        
        
          de sable de Fontainebleau rapporté aux caractéristiques bien
        
        
          contrôlées. Ils sont sommairement décrits ci-après.
        
        
          
            4.2.1 Mur n° 1 en sol cloué poussé jusqu’à la rupture.
          
        
        
          Ce mur de 7 m de hauteur en sable a été réalisé par phase
        
        
          d’excavation de 1 m de hauteur avec des clous scellés de 6 à 8 m
        
        
          de longueur et dotés d’une certaine résistance à la flexion car
        
        
          constitués de tubes. L’ouvrage avait été calculé avec un
        
        
          coefficient de sécurité global suffisamment faible (F = 1,1) pour
        
        
          pouvoir être rompu facilement en saturant progressivement le sol
        
        
          à partir de la tête du mur, ce qui diminuait la cohésion apparente
        
        
          du sable et augmentait son poids volumique total. Grâce à
        
        
          l’instrumentation très complète mise en place, il a été possible
        
        
          d’effectuer de nombreuses mesures (tractions dans les clous,
        
        
          déplacements du parement, déformation du massif en sol cloué,
        
        
          etc.). De plus, la rupture n’ayant pas été totale, le parement
        
        
          s’étant enfoncé et bloqué dans le sol de fondation, l’excavation
        
        
          du mur a permis une investigation très complète du
        
        
          comportement de l’ouvrage à la rupture (Figure 3).
        
        
          Figure 3. Observations lors de l’excavation du mur en sol cloué après sa
        
        
          rupture (1
        
        
          ère
        
        
          expérimentation en vraie grandeur au CEBTP)
        
        
          En particulier la flexion des clous au voisinage de la rupture
        
        
          entraîne l’existence d’une zone de cisaillement dans le sol autour
        
        
          de la ligne des points de traction maximale dans les clous, ainsi
        
        
          qu’en règle générale un aspect non brutal mais ductile de la
        
        
          rupture du mur.
        
        
          
            4.2.2. Mur en sol cloué avec étude de la phase d’excavation.
          
        
        
          L’objectif de ce mur expérimental n°2 du CEBTP fut d’étudier la
        
        
          stabilité, aussi bien locale que globale, d’un massif en sol cloué
        
        
          en phase d’excavation. Pour ce faire, un mur en sol cloué de 3 m
        
        
          de hauteur à été construit puis poussé à la rupture par
        
        
          augmentation de la hauteur d’excavation en pied de mur de 1 m
        
        
          à 3 m. À la première passe (1 m de hauteur d’excavation),
        
        
          l’excavation, comme le mur, était stable. À la deuxième passe
        
        
          (2 m de hauteur d’excavation), une rupture localisée s’est
        
        
          produite suivie d’une stabilisation par formation d’une voûte,
        
        
          mais le mur est globalement resté stable. À la troisième passe
        
        
          (3m de hauteur d’excavation), l’effet de voûte se détruit et la
        
        
          rupture locale se propage jusqu’à la surface conduisant à une
        
        
          rupture globale et interne du mur.
        
        
          Figure 4. Stabilité et rupture de la phase d’excavation dans le mur en sol
        
        
          cloué n°2 du CEBTP.
        
        
          
            4.2.3. Mur n° 3 en sol cloué avec rupture par insuffisance
          
        
        
          
            de longueur des clous.
          
        
        
          La troisième expérimentation d’un mur en sol cloué au CEBTP,
        
        
          de 6m de hauteur, a permis d’étudier le mode de rupture par
        
        
          insuffisance de longueur des renforcements. Il a été mis en place
        
        
          des clous télescopiques dont on pouvait réduire la longueur. La
        
        
          rupture s’est produite lorsque a été atteinte une répartition de
        
        
          clous très courts à la base du mur et augmentant progressivement
        
        
          de longueur vers le haut du mur .Cette disposition a imposé la
        
        
          forme de la surface de glissement correspondant à une rupture
        
        
          intermédiaire entre le mode par défaut d’adhérence et le mode
        
        
          par rupture externe.
        
        
          4.3
        
        
          
            Principaux résultats de Clouterre I.
          
        
        
          Le mur n°1 a montré la forme de la ligne des tractions
        
        
          maximales dans les clous, laquelle n’évolue pas jusqu’à
        
        
          l’initiation de la rupture qui est progressive, ainsi qu’une certaine
        
        
          mise en flexion des clous au voisinage de la rupture.
        
        
          Le mur n°2 a montré que la stabilité du mur durant sa
        
        
          construction était liée au développement d’un effet de voûte lors
        
        
          des phases d’excavation, ce qui a notamment donné des
        
        
          informations sur la limite du procédé.
        
        
          Le frottement sol/clou a quant à lui fait l’objet d’études
        
        
          approfondies tant expérimentales que théoriques, avec comme
        
        
          dans la Terre Armée la notion de coefficient de frottement
        
        
          apparent
        
        
          
        
        
          * liée à une dilatance en partie empêchée de la partie
        
        
          granulaire du squelette du sol.
        
        
          Une part importante des recherches a été consacrée à la mise
        
        
          au point d’une méthode dimensionnement à l’état limite ultime
        
        
          (ELU). Le choix a été porté sur une méthode à la rupture
        
        
          utilisant des surfaces de rupture circulaires, notamment calée sur
        
        
          le mur en vraie grandeur n°1. Il a notamment été développé une
        
        
          méthode dite du multicritère (Schlosser, 1982) qui permet de
        
        
          déterminer le torseur (T
        
        
          n
        
        
          , T
        
        
          c
        
        
          , M) des efforts au point de traction
        
        
          maximale dans un clou. Elle fait intervenir des critères de
        
        
          rupture portant sur les constituants et les interactions entre
        
        
          constituants :
        
        
          - interaction de frottement latéral sol/clou :
        
        
           
        
        
          q
        
        
          s
        
        
          - interaction de pression latérale sol/clou :
        
        
          p
        
        
          
        
        
          p
        
        
          max
        
        
          - matériau constitutif du clou :
        
        
           
        
        
          k (cission)
        
        
          Cela conduit à quatre critères compte tenu de l’assimilation
        
        
          des clous à de poutres. Il en résulte dans le plan (Tn, Tc) des
        
        
          efforts de traction et de cisaillement un domaine de stabilité qui
        
        
          permet de déterminer l’effort résultant maximal (Figure 5)
        
        
          Le multicritère permet de prendre en compte un effort de
        
        
          cisaillement dans les clous, qui est souvent négligé dans le
        
        
          dimensionnement des murs en sol cloué, mais qui devient
        
        
          prépondérant dans le clouage vertical utilisé pour la stabilisation
        
        
          des pentes. Cette méthode de dimensionnement fut la première
        
        
          en mécanique des sols à utiliser le calcul semi probabiliste avec
        
        
          coefficients de sécurité partiels et coefficients de pondération sur
        
        
          les actions, ce qui est maintenant devenu la règle dans les
        
        
          Eurocodes.