 
          1100
        
        
          Proceedings of the 18
        
        
          th
        
        
          International Conference on Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Paris 2013
        
        
          superficielles et se propage ensuite lentement vers les couches
        
        
          profondes à cause de la faible perméabilité de l’argile.
        
        
          Au cours de l’imbibition, les couches les plus profondes
        
        
          sont restées moins saturées que les couches de surface. D’autre
        
        
          part, le poids volumique augmente avec la profondeur ; c’est
        
        
          pourquoi on observe un gonflement plus important en surface.
        
        
          Le soulèvement atteint 28 mm à 10 cm de la surface (résultat
        
        
          fourni par le capteur S1).
        
        
          Au début de l’assèchement du remblai, les courbes ont
        
        
          changé de pentes et on a remarqué un décalage du début de
        
        
          retrait entre les différentes profondeurs ; comme le séchage
        
        
          s’effectue à l’air, les couches les plus proches de la surface
        
        
          évoluent plus tôt. Les courbes sont restées parallèles et ont varié
        
        
          avec les mêmes pentes.
        
        
          Les mesures des capteurs positionnés d’une manière
        
        
          symétriques ont les mêmes pentes mais sont décalées. On peut
        
        
          expliquer cette différence par la non-homogénéité du sol,
        
        
          puisque le remblai a été construit avec un sol naturel.
        
        
          
            S1
          
        
        
          
            S3 S4
          
        
        
          
            S2
          
        
        
          
            S6
          
        
        
          
            S5
          
        
        
          -5
        
        
          0
        
        
          5
        
        
          10
        
        
          15
        
        
          20
        
        
          25
        
        
          30
        
        
          0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
        
        
          
            Jours
          
        
        
          
            Gonflement (mm)
          
        
        
          s5 -45cm s6 -45cm
        
        
          s3 -20cm s4 -20cm
        
        
          s1 -10cm s2 -10cm
        
        
          Mise en eau
        
        
          Début assèchement
        
        
          -10 cm
        
        
          -20 cm
        
        
          -45 cm
        
        
          
            S5
          
        
        
          
            S3
          
        
        
          
            S1
          
        
        
          
            S2
          
        
        
          
            S4
          
        
        
          
            S6
          
        
        
          15
        
        
          15
        
        
          
            Temps (Jours)
          
        
        
          S6 : EF
        
        
          S5 : EF
        
        
          Figure 7. Gonflement et tassement mesurés par tassomètre à différentes
        
        
          profondeurs, durant le cycle d’humidification-séchage : calculs en
        
        
          éléments finis (courbes EF) et comparaison avec les mesures.
        
        
          2.
        
        
          CONCLUSION
        
        
          L’étude de ce modèle réduit pendant deux ans et demi, sous un
        
        
          cycle d’humidification et de séchage, a montré les difficultés et
        
        
          la complexité des conditions initiales dans les ouvrages réels. La
        
        
          non homogénéité du matériau compacté est la source principale
        
        
          de diversité des résultats trouvés. Les effets d’humidification et
        
        
          de séchage sont différents avec la profondeur.
        
        
          Le remblai relâche ses contraintes totales après le
        
        
          compactage, en cherchant un état d’équilibre. Pendant le cycle,
        
        
          les effets d’humidification et de séchage sont traduits
        
        
          directement par un gonflement puis un retrait dans le matériau.
        
        
          Malgré la différence constatée entre les mesures par tassomètre
        
        
          et par points de nivellement, les résultats dans l’ensemble ont
        
        
          montré une bonne concordance.
        
        
          Avec des valeurs plus petites d’humidité, on a noté les
        
        
          mêmes variations de la pression interstitielle dans la zone
        
        
          témoin que dans la zone test. Ces valeurs deviennent positives
        
        
          pendant la période d’humidification. Pour la zone
        
        
          expérimentale, on les explique par une saturation du matériau.
        
        
          En revanche, si l’on retrouve ces valeurs positives dans la
        
        
          structure témoin qui n’a pas subi de chargement hydrique, deux
        
        
          possibilités peuvent être imaginées :
        
        
          - soit, la pression interstitielle positive ne vient pas de l’effet de
        
        
          l’humidification. Tout simplement la pression de l’air dans les
        
        
          pores devient plus importante que la pression de l’eau pour
        
        
          d’autres raisons, comme l’augmentation de la température, par
        
        
          exemple, dans le matériau qui varie pendant cette période entre
        
        
          18 et 20°C. Dans ce cas, une pression interstitielle positive ne
        
        
          signifie pas forcément une saturation du matériau ;
        
        
          - soit une variation de l’humidité dans l’air ambiant a conduit à
        
        
          la saturation du matériau de la partie témoin. C’est une
        
        
          possibilité qui est moins acceptable puisque les couches
        
        
          profondes ont également été touchées et présentent les mêmes
        
        
          variations dans la zone test (la séparation entre la partie
        
        
          « remblai expérimental » et la partie « remblai témoin » est faite
        
        
          par une paroi rigide, sans déplacements possibles).
        
        
          La teneur en eau est le paramètre le plus influencé par
        
        
          l’effet du cycle hydrique :
        
        
          - avant l’humidification, elle est moins importante près de la
        
        
          surface, augmente vers le milieu de la couche puis diminue en
        
        
          profondeur ;
        
        
          - pendant l’humidification, elle est plus importante en surface.
        
        
          Elle diminue avec la profondeur ;
        
        
          - vers la fin d’essai, elle a tendance à revenir vers sa valeur
        
        
          initiale.
        
        
          On observe que les variations de la teneur en eau sont plus
        
        
          importantes en surface, mais que les mêmes variations se
        
        
          produisent en profondeur, avec un décalage croissant avec la
        
        
          profondeur.
        
        
          Les premiers résultats obtenus en utilisant le modèle en
        
        
          éléments finis de CESAR-LCPC semblent donner des valeurs
        
        
          de gonflement acceptables, comparables aux valeurs issues des
        
        
          mesures expérimentales, tant pour le gonflement en surface que
        
        
          pour le gonflement en profondeur du remblai. D’autres analyses
        
        
          en éléments finis en cours, concernant la variation de la teneur
        
        
          en eau, du degré de saturation ou encore de la pression
        
        
          interstitielle en fonction du temps permettront de valider le
        
        
          modèle en éléments finis et le rendre utilisable pour la
        
        
          profession.
        
        
          3.
        
        
          RÉFÉRENCES
        
        
          Alonso E., Gens A., Josa A. (1990). A constitutive model for partially
        
        
          saturated soils. Géotechnique, n° 40, vol. 3, pp. 405-430.
        
        
          Alshihabi O. (2002) Étude en laboratoire du comportement d’un sol
        
        
          compacté non saturé. Influence des cycles de séchage-
        
        
          humidification. Thèse de doctorat, Université des sciences et
        
        
          technologies de Lille, 131 pages.
        
        
          Mieussens C. (2000). Déformations cycliques et irréversibles dans les
        
        
          remblais argileux. Revue Française de Géotechnique, no. 90, pp.
        
        
          47-59.
        
        
          Serratrice J.F. (1995). Comportement d’une argile compactée. Bulletin
        
        
          des Laboratoires des Ponts et Chaussées, no. 200, pp. 13-23.