 
          1101
        
        
          Comportement des sols gonflants lors de l’humidification et du séchage
        
        
          Behavior of swelling soil under cyclic wetting and drying
        
        
          Ejjaaouani H., Shakhirev V.
        
        
          
            Laboratoire Public d’Essais et d’Etudes, Casablanca. Maroc
          
        
        
          Magnan J.-P.
        
        
          
            Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, Paris.
          
        
        
          
            France
          
        
        
          Bensallam S.
        
        
          
            École Mohammadia d’ingénieurs, UM5 Agdal, Rabat. Maroc
          
        
        
          RÉSUMÉ : Cet article présente les résultats de l’étude en laboratoire de l’humidification et du séchage d’un sol gonflant. Il décrit les
        
        
          mécanismes de gonflement de l’argile lors de l’humidification et de son retrait lors du séchage. Les résultats montrent que les courbes
        
        
          de gonflement et de retrait ne sont pas superposables. Cette différence est imputée à la dissipation irréversible d’énergie due au
        
        
          frottement interne du sol. Les points caractéristiques et la forme des courbes de gonflement et de retrait sont expliqués
        
        
          qualitativement.
        
        
          ABSTRACT: This article presents the results of wetting and drying laboratory tests conducted on expansive soil. It describes the clays
        
        
          swelling behavior in the wetting process and its shrinkage in the drying process. The results show that the swelling and the shrinking
        
        
          curves do not follow the same path. The characteristic points and shape of the swelling and shrinking curves are qualitatively
        
        
          discussed in the text.
        
        
          MOTS-CLÉS: gonflement, retrait, adsorption, désadsorption, couche hydratée, diffuse, libre.
        
        
          KEYWORDS : swelling, shrinkage, adsorption, disadsorption, hydrated layer, diffuse, free.
        
        
          1 INTRODUCTION
        
        
          Pour décrire le mécanisme de gonflement et retrait du sol, il est
        
        
          important de connaître et de comprendre la nature et la
        
        
          répartition quantitative de l’eau dans le sol, entre :
        
        
          -
        
        
          la couche hydratée, qui regroupe les molécules orientées
        
        
          entourant la particule et constitue la frontière avec le reste de
        
        
          l’eau. Suivant la composition chimique de la particule solide
        
        
          et de l’eau, cette couche peut comporter jusqu’à quelques
        
        
          dizaines de couches de molécules dont chacune a une
        
        
          épaisseur de l’ordre de 10
        
        
          -8
        
        
          m ;
        
        
          -
        
        
          la couche diffuse, dans laquelle les cations en solution et la
        
        
          surface chargée négativement des particules solides forment
        
        
          ce que l’on appelle la double couche électrique. La couche
        
        
          diffuse comprend l’eau hygroscopique adsorbée sur la
        
        
          surface des particules solides à partir de l’air du milieu
        
        
          environnant. Sa quantité dépend de l’humidité de l’air et
        
        
          peut varier sensiblement en fonction des conditions
        
        
          atmosphériques ;
        
        
          -
        
        
          l’eau libre, qui se trouve à l’extérieur de la sphère d’action
        
        
          des forces moléculaires et n’exerce pas d’influence sur le
        
        
          gonflement du sol, mais peut alimenter le gonflement
        
        
          intracristallin. Elle se divise en eau gravitaire et eau
        
        
          capillaire. L’eau gravitaire possède des propriétés classiques
        
        
          et se déplace dans les pores du sol sous l’action de la
        
        
          pesanteur et des différences de pression. L’eau capillaire se
        
        
          déplace sous l’influence de la pesanteur et de la tension
        
        
          superficielle si elle ne remplit que partiellement les pores du
        
        
          sol, c’est-à-dire quand le sol est un système à trois
        
        
          composants. Lorsque le sol est saturé, il n’y a plus d’eau
        
        
          capillaire et toute l’eau libre se comporte comme l’eau
        
        
          gravitaire.
        
        
          L’épaisseur de la couche diffuse est variable. Les molécules de
        
        
          la couche diffuse peuvent s’intégrer dans la couche hydratée si
        
        
          le potentiel thermodynamique de la surface de la particule
        
        
          dispersée est supérieure au potentiel électrocinétique de la
        
        
          couche diffuse. Pour les mêmes raisons, la couche diffuse peut
        
        
          absorber une partie des molécules de l’eau libre.
        
        
          Le déplacement de l’eau liée est impossible quand la teneur en
        
        
          eau du sol est dépasse la capacité maximale d’adsorption du sol.
        
        
          Dans ce cas, chaque particule retient la quantité maximale d’eau,
        
        
          le potentiel à la surface des enveloppes diffuses des particules
        
        
          est nul et il ne se produit pas de migration d’eau.
        
        
          Dès qu’une partie des molécules d’eau de la couche superficielle
        
        
          du massif de sol commence à s’évaporer, l’équilibre
        
        
          thermodynamique est rompu et il se produit une migration d’eau
        
        
          vers la zone où les couches diffuses sont plus minces jusqu’à
        
        
          que l’équilibre soit rétabli dans toute la couche de sol.
        
        
          Les expériences et observations présentées ci-après illustrent les
        
        
          ordres de grandeur de ces phénomènes.
        
        
          2 VARIATIONS DE LA TENEUR EN EAU D’UN SOL
        
        
          GONFLANT EN LABORATOIRE ET IN-SITU.
        
        
          Afin de déterminer les relations qualitatives entre les couches
        
        
          hydratée et diffuse et l’eau libre, nous avons réalisé quelques
        
        
          séries d’essais sur des éprouvettes de sol argileux, à l’air libre,
        
        
          dans une cloche en verre contenant un récipient d’eau et à
        
        
          l’étuve. De plus, nous avons observé les variations de la teneur
        
        
          en eau dans un massif de sol, lors de son assèchement par
        
        
          aération dans des conditions naturelles.
        
        
          2.1
        
        
          
            Étude en laboratoire
          
        
        
          
            Procédure d’essai :
          
        
        
          Cinq échantillons intacts de sols prélevés sur le site
        
        
          expérimental de Moul El Bergui (région de Safi) ont été testés
        
        
          selon la procédure suivante :
        
        
          -  mesure de la masse initiale de l’échantillon,